ARTICLE

Le modèle Payfac qu’est-ce que c’est ?

La facilitation de paiement, un modèle en phase avec son temps

3 minutes

Les facilitateurs de paiement (en anglais payment facilitators ou Payfac) connaissent un essor croissant auprès des e-commerçants de tous secteurs. Pourtant, ce modèle reste aujourd’hui largement méconnu. Cette notion désigne un encaissement pour compte de tiers. « Si elle n’est pas le résultat d’une application de la règlementation Européenne ou Française, elle est désormais répandue en France, en raison de la visibilité importante qu’elle apporte sur le circuit de l’argent et les différents biais qu’il emprunte », souligne Xavier Le Bozec, en charge de la relation avec les systèmes de paiement et de la veille réglementaire chez Crédit agricole Payment Services.

« Historiquement, il fallait donner une transparence sur ce type d’encaissement, d’où la création de la facilitation de paiement », ajoute-t-il. « Celle-ci permet d’identifier simplement l’information sur les relevés, les tickets sur lesquels doivent figurer l’encaisseur et le commerçant auprès de qui est conclu l’achat. » Le modèle contribue ainsi à une harmonisation des conditions de paiement chère aux acteurs du paiement comme Visa ou Mastercard.

Dans un schéma classique, un commerçant souhaitant se doter d’une solution complète pour la gestion de ses paiements se tourne vers sa banque qui l’accompagne dans son développement. Mais s’il est par la suite amené à changer d’établissement bancaire, l’ensemble de son système d’acceptation devra être modifié, ce qui est particulièrement lourd. Le facilitateur de paiement se présente dans ce cas comme un intermédiaire qui se charge de se connecter à tel ou tel acteur bancaire, au fil du temps, sans répercussion sur l’activité du marchand. « Il s’agit en quelque sorte du Plug and Play1 de la relation bancaire et du paiement, avec une solution clé en main, prête à l’emploi », décrit Xavier Le Bozec.

L’émergence de ce modèle s’explique par la démarche de rationalisation qu’il permet. Le facilitateur de paiement met à disposition un certain nombre de solutions comme un terminal de paiement électronique et l’encaissement pour compte de tiers. Mais surtout, il embarque avec lui un large panel de commerçants qui profitent de tarifs plus compétitifs que celui-ci a pu négocier en amont avec les établissements bancaires. Chaque commerçant n’est donc plus tributaire des conditions d’exercice d’une seule banque, comme dans un schéma traditionnel. Il en ressort aussi une simplification pour le commerçant dans la manière de gérer les contrats avec les banques, car cet opérateur prend à sa charge l’ensemble des tâches.

La facilitation de paiement rencontre également un succès en raison de la possibilité de personnaliser les services relatifs aux paiements. Un point essentiel, les modèles économiques des commerçants ayant presque toujours des spécificités importantes à prendre en compte. Le caractère modulable de l’offre d’AgoraPay, qui propose des solutions allant de la plus simple à la plus élaborée, représente alors une réponse agile sur ce plan.

A noter que l’essor rapide des marketplaces est elle aussi en lien avec l’engouement autour de la facilitation de paiement. Il en ressort un gain de visibilité notable pour les commerçants et une agilité de fonctionnement adaptée à ce nouveau visage du commerce en ligne.